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Musée LYON Muséedesconfluences

Musée LYON Muséedesconfluences

Pour beaucoup, le musée des Confluences peut sembler une création récente et sans passé. Le projet scientifique et culturel du musée se fonde pourtant sur une collection d’environ 2,2 millions d’objets, enrichie depuis plusieurs siècles par des dons, des acquisitions, des fouilles ou encore des dépôts. Paléontologie, minéralogie, malacologie, entomologie, ethnologie, égyptologie, archéologie ou encore sciences et techniques en constituent les richesses, qui se distinguent par leur ampleur, leur diversité et pour certaines leur rareté.

Les collections du musée se répartissent en trois grands domaines : sciences naturelles, sciences humaines et sciences et techniques. Elles dialoguent au sein des salles d’expositions permanentes dans une présentation renouvelée et des scénographies originales.

des cabinets de curiosités au muséum d'histoire naturelle de Lyon

Les XVIIe et XVIIIe siècles voient l'essor de l'esprit scientifique et de la curiosité encyclopédique à l'époque du siècle des Lumières. Il n'est donc pas étonnant de voir fleurir partout en Europe des cabinets de curiosités qui, selon les cas, rassemblent un véritable abrégé du monde de l'époque ou une collection spécialisée (instruments de physique, théâtres de machines, etc.). A Lyon coexistent ainsi au XVIIe siècle une quinzaine de cabinets, dont l'un des plus réputés est celui des fils du prévôt des marchands de Lyon Pierre de Monconys, Balthasar de Monconys et Gaspard de Liergues. Gaspard, qui devient lui aussi prévôt des marchands, est à l'origine en 1623 de la collection, que Balthasar enrichit à l'occasion de ses nombreux voyages entre 1628 et 1664 (Espagne, Portugal, Provence, Italie, Egypte, Anatolie, Angleterre, Pays-Bas, Allemagne, Hongrie). La collection comprend des minéraux, des animaux naturalisés, des médailles, des ouvrages et d'autres curiosités, qui sont conservés dans leur maison située à l'angle de la rue de la Bombarde dans le Vieux Lyon. A sa mort en 1660, le cabinet de Gaspard est transmis à Balthasar, qui meurt à son tour en 1665. Le cabinet est alors transmis à Gaspard II, fils de Balthasar, qui meurt en 1682 : sa veuve Marie de Quinson hérite de ses biens.

En 1700, le cabinet est vendu par les héritiers Monconys à Jérôme-Jean Pestalozzi, médecin à l’Hôtel-Dieu, qui l’enrichit d'ouvrages de médecine et de sciences naturelles, accompagnés d'objets liés à sa pratique professionnelle. A sa mort en 1742, le cabinet est transmis à son fils Antoine Joseph. En 1763, Pierre Adamoli lègue à l'Académie sa bibliothèque (aujourd'hui à la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu), son médaillier et "sa petite collection d'histoire naturelle en coquillages, pierres arborisées, pétrifications, congélations et minéraux de différents genres", à la condition que ces ensembles soient mis à disposition du public. En 1772, la collection Monconys-Pestalozzi est vendue contre une rente viagère à la Ville de Lyon, qui la confie à l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon : ce cabinet d’histoire naturelle, qui rejoint la collection d'objets d'Adamoli, ouvre au public en 1777 à l’Hôtel de Ville de Lyon. Il s'agit de l'ancêtre du muséum d’histoire naturelle de Lyon.

La révolution de 1789 provoque la fermeture au public du cabinet, qui est laissé sans surveillance entre 1793 et 1796 : beaucoup de pièces disparaissent alors. En 1795 sont créées en France les Ecoles centrales pour remplacer les anciens collèges et universités d'Ancien Régime, avec l'obligation d'y adjoindre un cabinet d'histoire naturelle et un jardin botanique : l'Ecole centrale de Lyon est créée le 19 septembre 1796. Jean-Emmanuel Gilibert met alors à disposition de l'Ecole son cabinet composé d'insectes et d'une très belle collection de plantes, tandis que la Ville de Lyon lui attribue le cabinet d'histoire naturelle issu des collections Monconys-Pestallozi et Adamoli. Le Jardin des Plantes est créé par Gilibert en 1796 dans le clos de l'abbaye de la Déserte (actuelle place Sathonay) et il devient le conservateur du cabinet et du Jardin botanique. En 1798, le cabinet Imbert-Colomès, hérité du naturaliste Soubry, est rattaché au cabinet de l'Ecole centrale : cette dernière est supprimée en 1803. La même année, le cabinet de La Tourette, secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon, rejoint le cabinet existant : il comprend de nombreuses pétrifications et minéraux, des terres, des pierres et des coquilles.

En 1808, le cabinet est transféré du Palais Saint-Pierre au couvent de la Déserte, à côté du Jardin botanique. A la mort de Gilibert en 1814, le cabinet est laissé sans surveillance et subit de nouveau de très grandes pertes : du cabinet de curiosités du XVIIe siècle enrichi au XVIIIe siècle, seuls des médailles et des ouvrages ont survécu de manière certaine. En 1816, Jacques Philippe Mouton-Fontenille devient directeur du cabinet d'histoire naturelle de Lyon et du jardin botanique et vend une partie de ses collections à la Ville de Lyon. Entre 1818 et 1826, le cabinet est de nouveau transféré au Palais Saint-Pierre où des collections sont détruites car mal conservées. Sous l'impulsion du maire Gabriel Prunelle, des travaux sont effectués pour aménager une nouvelle galerie de zoologie, inaugurée en 1837. Geoffroy Saint-Hilaire, en visite à Lyon en 1827, organise le transfert de nombreuses collections du muséum national d'histoire naturelle de Paris vers celui de Lyon.